Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vue de gauche
1 juin 2005

Revue de presse du 29 mai

« La France est révoltée. Cette révolte est justifiée, légitime. Sur elle il faudra bâtir. Mais Dieu qu’elle est mal ciblée! Un texte noble, qui rassemblait un continent autour des mêmes principes, ceux de la liberté et de la justice, a été pris pour bouc émissaire de la crise sociale et brûlé dans les urnes comme un parchemin maléfique. » Laurent Joffrin, le Nouvel Observateur du 02/06/05.

 
« La victoire du non est imparable. Elle obéit plus à une logique de contexte que de texte. Les enjeux nationaux et sociaux ont davantage pesé que le texte de la Constitution. Si les partisans du oui se sont prononcés sur ce texte, les partisans du non ont manifesté leur hostilité au gouvernement, leur pessimisme économique et social et une tentation au repli, à l'isolat national. » Pascal Perrineau, Le Monde du 30/05/05
.

 
« La question portait en effet sur un traité constitutionnel. On finirait par l'oublier. Elle a intéressé un tiers des électeurs favorables au non dont ce n'était de toute évidence pas la motivation principale. »  Serge July, Libération du 31/05/05.

« Personne ne prétendra que les Français se sont livrés à un pur exercice d'exégèse et qu'ils se sont prononcés pour ou contre le traité constitutionnel en raison de tel ou tel de ses 448 articles. » J.M. Colombani, Le Monde du 30/05/05.      

« Le débat a été à l'honneur de la démocratie même s'il a été parfois excessif, voire démagogique. Je n'ai pas voulu me prêter à cela et j'ai tenté d'avancer des arguments de raison. Mais, finalement, le traité a pris une balle perdue de la colère des Français. » Dominique Strauss-Kahn, Le Monde du 01/06/05.


« La victoire du non au référendum d'aujourd'hui est le résultat d'une alchimie politique inédite : la conjonction du vote protestataire et du vote anti-européen, qui semble prolonger, sinon accroître » Philippe Chriqui et Pierre Christian, Le Monde du 30/05/05.


« Peur de l'avenir et peur de l'ailleurs, telles sont les deux principales explications du vote de crise de dimanche » Renaud Dely, Libération du 31/05/05
.


« Le Pen xénophobe, c'est son fonds de commerce, mais que des dirigeants de gauche fassent campagne sur ce terrain comme Chirac en 2002 sur l'insécurité, on croyait cette xénophobie-là impensable... » Serge July, Libération du 30/05/05.


« "On a tous une bonne raison de voter non", avait dit Philippe de Villiers, donnant ainsi un parfait exemple de cynisme dans la démagogie. Tel était, en effet, le message du non. Peu importaient les motifs, pourvu que l'on vote non. » J.M. Colombani, Le Monde du 30/05/05.


« Dimanche, ce sont les extrêmes – Front national et souverainistes à droite, partis trotskistes et PCF à gauche – qui ont fourni les plus gros bataillons du non. C’est le populisme, la tentation du repli, la peur de l’étranger qui l’ont d’abord emporté. » Robert Schneider le Nouvel Observateur du 02/06/05.

« Ils ont exprimé un refus du souci de l’intérêt général et un rejet de la politique. On peut dire que les positions d’extrême droite de Philippe de Villiers et de Jean-Marie Le Pen traduisent assez bien ce populisme. Il reste que ce sont les électeurs de gauche qui ont fait progresser, puis l’emporter, le camp du non. Et c’est là qu’il s’est pa
ssé quelque chose dont il faut absolument tenir compte : on a réussi à donner une dignité idéologique à un ensemble de rejets populistes en prétendant trouver une complémentarité entre Laurent Fabius, José Bové et les animateurs d’Attac. » Jean Daniel, le Nouvel Observateur du 02/06/05.


« Alors qu'un accord existait à gauche, depuis François Mitterrand, pour considérer l'Europe comme un nouvel espace politique à investir et pour tenter de renforcer sa dimension politique, justement, afin de contrebalancer le pouvoir économique, le refus du projet constitutionnel a rejeté la critique sociale de l'Union du côté de la crispation nationaliste. » J.M. Colombani, Le Monde du 30/05/05.


« Le délire franco-nombriliste s’est invité à gauche, et donnera à l’extrême-droite européenne un dangereux signal. Je veux le dire à nos amis longtemps soumis au joug soviétique: ce n’est pas cela le vrai visage de la France et de la gauche. » Jack Lang le Nouvel Observateur du 02/06/05.

« La France vient de rompre [le compromis européen], et prend le risque de voir progressivement détricoter une Europe malmenée par l'appel d'air nationaliste et protectionniste que le non français peut provoquer. » J.M. Colombani, Le Monde du 30/05/05.

« Ce clivage-là entre milieux dirigeants et classes populaires se substitue de plus en plus au clivage traditionnel gauche-droite fondé sur l’opposition sociale entre le travail et le capital. » Robert Schneider le Nouvel Observateur du 02/06/05.    

« Je reste persuadé que la gauche doit se nourrir de l’altermondialisme.Mais ce n’est plus celui d’Attac – ce conservatisme maquillé en fausse révolution. Un autre altermondialisme existe déjà. On le trouve dans les ONG du développement, chez les militants des forums sociaux, chez les milliers de syndicalistes du monde entier qui se retrouvent chaque année à Porto Alegre, chez tous ceux qui combattent la démagogie nationaliste, qui refusent d’utiliser les travailleurs des pays pauvres comme boucs émissaires ou comme repoussoirs. » Harlem Désir le Nouvel Observateur du 02/06/05.


« Les tenants du non voulaient en effet en finir avec ce qu'ils considèrent comme le mythe européen. Par nationalisme, par xénophobie, par dogmatisme ou par nostalgie, ils voulaient se débarrasser de cette Europe qui barre l'horizon, qui dérange les habitudes, qui impose des changements. » J.M. Colombani, Le Monde du 30/05/05.


« Ce repli de la France sur elle-même, marqué à droite par la tentation du nationalisme et à gauche par celle du protectionnisme, va porter un coup au projet européen. » Thomas Ferenczi, le Monde du 30/05/05.


« Quoi qu'ils en disent, en effet, les anti-européens de gauche n'ont pas seulement additionné leurs voix avec celles de Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers. Ils ont mêlé leurs voix. Et certains arguments ont circulé, de la droite nationaliste à la gauche radicale. » J.M. Colombani, Le Monde du 30/05/05.


« Le non fait très fort partout où Le Pen a cartonné en 2002. » Renaud Dely, Libération du 31/05/05.


« Ce 29 mai 2005 est bien la réplique du 21 avril 2002. » Robert Schneider le Nouvel Observateur du 02/06/05.


« Ce référendum est une réplique du 21 avril 2002. C'est un vote de tous les contestataires : extrême droite, extrême gauche, Parti communiste, auxquels s'est ajoutée la moitié de l'électorat socialiste. C'est le signe que les socialistes sont encore partagés entre une culture de gouvernement et une culture de rupture. Mais leur vote répond aussi à une logique d'opposition. Cette logique a joué ce soir comme lors du référendum de Maastricht en 1992 pour l'électorat RPR qui avait voté majoritairement contre. » Pascal Perrineau, Le Monde du 30/05/05.


« La première fois, ils voulaient éviter Le Pen, aujourd’hui ils se sont résignés à le voir à leurs côtés.» Jean Daniel, le Nouvel Observateur du 02/06/05.


« Aujourd'hui, avec 55 % de votes non, le référendum trouve son analogie électorale dans le scrutin historique du 21 avril, celui qui avait adressé jusqu'à ce jour le message le plus fort à l'égard du système et des dirigeants politiques. » Philippe Chriqui et Pierre Christian, Le Monde du 30/05/05


« Les Français ont choisi le repli sur soi et le refus, d'autant plus tentants qu'ils prennent la forme d'un désaveu des élites, toutes pro-Constitution. » Bertrand Le Gendre, Le Monde du 30/05/05.


« Le non est tellement composite qu'il sera bien délicat à l'exécutif, et à l'ensemble des formations de gouvernements, de répondre à ses attentes. » Renaud Dely, Libération du 31/05/05.


« L’Europe continuera, médiocre et libérale. Une zone de libre-échange décorée de stucs fédéraux. Alors les promoteurs du «non européen», contrits et entortillés, diront partout qu’ils n’ont pas voulu cela. Comme après le 21 avril, quand on a fait gagner la droite pour cinq ans parce qu’on ne trouvait pas Jospin assez à gauche, on se mordra les doigts, on accusera la terre entière. » Laurent Joffrin, le Nouvel Observateur du 02/06/05.


« L’idée et la réalité de la construction européenne ont offert au XXe siècle rien de moins que son salut. Et c’est volontairement que j’utilise ce terme religieux. » Jean Daniel, le Nouvel Observateur du 02/06/05.


« Il est urgent de réfléchir, de mesurer l'occasion perdue en martelant ce qu'aurait permis un oui » Bernard Guetta,   l’Express du 02/06/05.


« Pour la première fois sous la Ve République, la France a répondu non à un référendum sur l'Europe. » Philippe Chriqui et Pierre Christian, Le Monde du 30/05/05.


« Le grand saut vers une Constitution, vers une Europe politique vient d’être refusé. » Olivier Duhamel le Nouvel Observateur du 02/06/05.


« Ou la France revotera ou l'Europe politique, c'est fini, parce que le risque au renoncement de l'ambition politique  européenne est en plein essor. » Serge July, Libération  30/05/05.


« La France vient de tuer dans l'œuf l'Europe politique » Bernard Guetta, l’Express du 02/06/05.


« Le rejet du traité constitutionnel révèle, d'abord, qu'une majorité de Français n'a pas, ou n'a plus, envie de l'Europe. » J.M. Colombani, Le Monde du 30/05/05.


« Ce référendum traduit l'inquiétude identitaire des Français: l'Europe ne les intéresse que comme prolongement de la France. Il y a aussi un malaise post-élargissement. C'est la première fois que la France dit non à l'Europe depuis 1956. C'est aussi le premier divorce au sein du couple franco-allemand. » Pascal Perrineau, Le Monde du 30/05/05.

« La deuxième tentative de bâtir une Europe politique  vient d’avorter et la seule question qui reste à trancher est celle des obsèques. Comment les organiser ? » Bernard Guetta, France inter, le 02/06/05.

« Finalement, tout s’est passé comme nous le pressentions. Nous nous sommes trompés de pronostic, non  de diagnostic » Jean Daniel, le Nouvel Observateur du 02/06/05.

« On découvrira vite que, non, les avertissements sur l’impossibilité qu’il y aurait de négocier avant longtemps un nouveau Traité ne relevaient pas de la propagande électorale » Bernard Guetta, France Inter, le 30/05/05.

« Et ce sont les mêmes électeurs qui réclament des armes contre le tout-libéral, et qui viennent pourtant de détruire ce qui leur était proposé. C'est leur droit, mais ce faisant ils viennent de nous désarmer. » Serge July, Libération du 31/05/05.

« La compétition internationale est une donnée dont aucun pays ne peut s'abstraire, sauf à faire le choix de l'immobilisme et de la pauvreté. » J.M. Colombani, Le Monde du 30/05/05.

« Le plus paradoxal est qu’une majorité de la gauche française aura privé la gauche européenne de la possibilité, politique et institutionnelle, de prendre les commandes de l’Union en allant unie aux prochaines élections européennes et en décidant, forte de sa majorité parlementaire, de la composition de la Commission. C’est à cette possibilité, à cette bataille politique et à ses promesses, que la France vient de dire « non ». » Bernard Guetta, France Inter, le 30/05/05.


« Il ne se trouvera personne pour vouloir renégocier et il faut redouter comme inévitable que l'Europe d'aujourd'hui, l'Europe réelle, décide de renoncer à un projet trop ambitieux, cette idée que les Français avaient réussi à imposer à tous et dont ils ne veulent plus. » Serge July, Libération du 31/05/05.


« La France n’imposera pas son modèle si fragile au continent. Elle ne changera pas seule la marche du monde. Et en l’état, au moins, on voit mal ce que peut dégager de positif le vote d’hier. » Pierre Lemarque, France Inter, le 30/05/05.

« Ce NON est avant tout un NON de crise. Crise sociale profonde, crise politique institutionnelle qui conduit les citoyens à refuser le discours des hommes et des femmes en responsabilité et à s’emparer d’un scrutin, comme en 2002, pour leur opposer leur méfiance, quelles qu’en soient les conséquences. » Pierre Lemarque, France Inter, le 30/05/05.

 « L’échiquier politique français est un champ de bataille après la bataille mais c’est psychologiquement que la France va le plus mal. La France n’a plus de repères. Elle ne sait plus où elle va. » Bernard Guetta, France Inter,  e 01/06/05.


« Plus grave, le pays, comme vient de le démontrer ce «non» à l'Europe, ne croit plus à rien, submergé par un nihilisme dont vous êtes l'auteur, Monsieur Chirac. » Denis Jeambar l’Express du 02/06/05.


« Imposer une égalité de traitement aux deux opinions (et non aux partis comme la loi le prescrit) fait peser une menace sur la liberté d'expression : faudra-t-il sur tous les sujets de désaccord considérer que les deux opinions opposées ont droit au même traitement ? » Hervé Le Bras, Libération du mercredi 01/06/05.


« Troisième règle d’or jetée aux orties: le respect des militants et de la démocratie. Suprême mépris: on a tenu pour nuls leurs débats et leur vote. » Jack Lang le Nouvel Observateur du 02/06/05.

Pour une analyse de cette revue de presse.

Publicité
Commentaires
Vue de gauche
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité